A chacun sa vérité ?

Je suis quelqu’un d’entier, et ai beaucoup d’avis sur tout… Le fait de rester dans mes certitudes peut me créer beaucoup de désillusions. Souvent, trop souvent, estimant qu’avant de me positionner sur quelque chose, j’ai bien examiné tous les aspects, je considère que je suis dans le vrai…

… du coup, j’ai parfois du mal à comprendre que d’autres puissent penser différemment de façon logique. Par exemple, je n’arrive toujours pas à comprendre que certains se permettent de jeter leurs déchets dans la nature (bon là, je sais d’avance que je ne comprendrai jamais). J’ai du mal à comprendre qu’on surconsomme alors qu’on est censé savoir que les ressources sont limitées (Quel manque compense-t-on ?). Je ne comprends pas l’intérêt de chasser en 2020 (idem question précédente)… Bref, je suis prompte à juger les actions d’autrui et suis souvent droite dans mes bottes et il est difficile de me faire changer d’avis sur des sujets que je pense maîtriser.

J’ai été récemment confrontée à un énorme challenge : la gestion du « déconfinement » (que ce mot est laid !) par mes proches. Pour moi il était évident, que même le confinement levé, nous devions toujours faire attention. Et à mon grand étonnement, j’ai constaté que certains ont considéré que toutes ces mesures n’avaient pas lieu d’être. J’avoue, quand c’est le premier quidam qui a des idées différentes de moi, j’en arrive vite à la conclusion que c’est quelqu’un qui n’a pas réfléchi. Mais là, comment pouvais-je imaginer un seul instant que des personnes proches de moi, qui me fréquentent depuis des lustres, puissent avoir une vision aussi opposée à la mienne de la situation ?

Voyant que mes arguments ne faisaient pas du tout mouche (alors que d’habitude, un petit peu quand même ;)), j’ai ruminé. Je ne comprenais pas qu’on ne comprenne pas ! Que revenir à des comportements d’avant la pandémie aussi vite, était inconscient ! Mes tergiversations ont duré des jours !

Et puis, à force d’y réfléchir, je me suis dit que, comme tous les autres sujets de discussion, chacun pouvait et devait avoir son avis. Je me suis mise à la place de ceux qui n’ont pas les mêmes opinions que moi. Nous n’avons pas les mêmes expériences de vie, pas les mêmes situations familiales, pas les mêmes constitutions physiques, ni la même considération pour la gravité de la situation. Et à dire vrai, je suis tellement bien chez moi avec mes enfants et mon homme, que je n’ai ressenti aucune frustration au confinement. Alors, non, je ne pense pas que mes amis soient soudainement devenus des monstres égoïstes (je l’espère en tout cas !) ! Face à tous ces constats, j’ai décidé de lâcher prise et P&-tà’n ce que ça fait du bien ! Et au final, je pense que chacun fait ce qu’il pense bon pour lui.

Au fond, la bienveillance, c’est ça, c’est accepter que l’autre ait sa vérité, que nous n’avons pas à juger. Que personne n’a foncièrement raison ou tort et que chacun fait selon ses convictions.

« La bienveillance est, par excellence, la vertu d’un ami. »

Francesco Alberoni

De mon côté, je continuerai les gestes protecteurs aussi longtemps que je les estimerai nécessaires, parce qu’accepter les opinions des autres ne veut pas dire renoncer aux miennes.

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