Cela fait une semaine que je n’ai pas quitté chez moi, merci COVID-19 ! Je ne suis pas à plaindre, je vis en maison et j’ai un jardin, je ne souffre donc pas vraiment physiquement du confinement. En plus, il y a un mois, je m’étais dit que je poserais bien des jours de congés pour faire du rangement chez moi.
Bon ben c’est fait : placards rangés, baskets triées, portes de terrasse lessivées… Je trouverai bien d’autres activités en intérieur à faire, je ne m’ennuie pas. Surtout depuis que les maîtresses se sont mises à envoyer les devoirs par mail…
En vrai, j’adore rester chez moi. Le souci ne se situe pas là.
Un autre sentiment me gâchait un peu la vie. En tant que personne à risque, je suis en arrêt de travail selon les directives gouvernementales. Mon entreprise, ne proposait en effet, pas le télétravail au début du confinement. Mes collègues, eux, sont sur le pont, et j’ai eu le sentiment de les abandonner, à ne rien pouvoir faire d’utile pour eux, chez moi. Je me suis sentie comme « un déserteur ». Je sais le mot peut être fort, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti au début du confinement.
Depuis, j’y ai réfléchi (bah oui j’ai eu le temps ! ). En restant chez moi, finalement, je ne prends plus de risque pour ma santé (nous ne savons pas encore quelles conséquences aurait ce virus sur un diabétique insulino-dépendant), je ne prends pas le risque de ramener le virus à mes enfants. Quand bien même, je serai porteuse du virus et mon corps y réagirait bien, je ne prends pas le risque de contaminer quelqu’un qui pourrait, lui, y succomber. Devant mon inutilité professionnelle, je me conforte en me disant que je participe à quelque chose de plus grand, à savoir le ralentissement de la propagation du virus pour toute la population.
Alors, oui, je suis chez moi, tranquille, mais je peux justement préparer l' »après » (c’est quand au fait ?!!). Quand tous ceux qui auront bossé voudront prendre un repos bien mérité, je serai là pour prendre le relais.
Rien n’est parfois plus utile dans ce monde que les choses qui ont l’air de ne servir à rien.Victor Cherbuliez ; Les pensées extraites de ses œuvres (1913)