Complexe élémentaire

Ce matin, je suis allée au bureau avec mes lunettes. Et donc ? me direz-vous. Et donc, pour moi c’est un exploit ! Attention, vous pouvez trouver ce nouvel article hautement superficiel, mais laissez-moi une chance de vous convaincre que nous allons évoquer des sujets tout à fait profonds.

Tout commence à ma rentrée de 6ème (oui oui, au siècle dernier, je sais ! ). J’arborais ma nouvelle paire de lunettes de vue que j’avais choisie avec ma mère. Ce fait aurait pu rester sans aucune conséquence sur le reste de ma vie… Ce ne fut pas le cas. Toutes mes années de 6ème et 5ème, je me suis vue affublée de toutes sortes de sobriquets : quatre zieux, cul-de-bouteille etc. En gros, à une période au cours de laquelle j’avais très peu confiance en moi, ces surnoms me faisaient la sensation de coups de poignards. Je me sentais laide et mettais ça sur le compte (entre autres) de ces « affreux » cercles de verre. Quand, au cours de mon année de 4ème, ma mère m’a accompagnée chez l’ophtalmo pour me faire poser des lentilles, j’étais aux anges ! Cette histoire de lunettes n’allait plus me pourrir la vie. Les années ont passé et le problème se manifestait de façon très sporadique. Quelques rechutes sous forme de crises d’angoisse quand je devais porter mes lunettes (lors des trajets à mes RDV d’ophtalmo, par exemple).

Mon homme a bien du attendre 15 jours après notre rencontre avant que je n’ose me montrer à lui avec mes lunettes ! Il trouvait que ça m’allait bien (mais bon, aveuglé par l’amour qu’il a pour moi, je n’ai pas cru une seule seconde, à son objectivité). 11 ans plus tard, quand je les porte, je prends bien soin de ne pas sortir et de ne croiser personne d’autre que lui, mes enfants et des amis très proches.

C’était tellement un gros complexe, que si jamais, je n’avais pas eu le temps de récupérer mes lentilles chez l’opticien (ou qu’il y avait rupture de stock), je pouvais poser des jours de congés à rester enfermée chez moi. Imaginez le degré de névrose…

Et puis ce matin, j’ai vu qu’il me restait des lentilles pour deux jours, j’en ai absolument besoin ce week-end car je vais faire du trail. J’ai longuement hésité dans ma salle de bains à me demander ce que je devais faire. Et puis je me suis dit dans mon for intérieur, que je n’étais plus cette gamine de 12 ans qui se laissait marcher sur les pieds.

Lunettes posées sur le nez, j’ai déposé mes enfants à l’école, je suis allée au bureau et là, ô miracle ! Je n’ai eu que des remarques gentilles, et aussi et surtout, plein de gens qui n’ont rien remarqué du tout ! Voilà, en une heure à peine, plus de 25 ans de complexes ont été anéantis, pour mon plus grand bonheur.

Alors, vous qui complexez, parce que vous vous trouvez trop gros, trop maigre, trop poilu, trop petit ou tout simplement pas assez, un bon conseil : lâchez prise et tout ira bien ! Finalement être complexé, c’est imaginer que tout le monde autour de vous est en train de vous scruter et de vous juger. Un peu narcissique, vous ne trouvez pas ? La vérité, c’est que les gens ont bien d’autres choses à penser, que ce cheveu blanc ou ce bidon qui ressort…

« Si l’on se moque de votre physique, riez-en le premier. »

Jean-Baptiste Blanchard, l’école de mœurs 1777)

Alors ? Prêt à vous simplifier la vie ?

2 commentaires sur “Complexe élémentaire

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  1. J’ai toujours détesté mes lunettes moi aussi. Les lentilles ont été un soulagement intense. Et je compte me faire opérer de ma myopie. Ras-le-bol des binocles les jours où je suis trop fatiguée pour les lentilles.

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