Voilà, c’est fini ! Il nous reste un tas de cendres…Certains diront que tu as bien vécu : c’est probablement vrai. Tu as eu la chance de traverser les âges en bonne santé et entourée de ta famille. Pourtant, moi j’ai un goût d’inachevé dans le cœur. Tout comme le tricot que tu m’as appris quand j’étais adolescente. Je sais tricoter les écharpes, du moins le début…Je n’ai jamais pris le temps de te demander de m’expliquer comment on arrête le fil…
Un goût d’inachevé, car j’ai le sentiment que tu avais encore tant d’histoires à me raconter, tant de choses à me montrer…
Aujourd’hui je regrette tellement de ne pas t’avoir rendu visite plus souvent. A la fin de la semaine, parfois je me disais « tiens, j’irais bien faire un saut voir les grands-parents » et puis j’étais prise dans un flot d’autres choses à faire. Je me disais, « c’est bon, si c’est pas ce week-end, ce sera le suivant » et ainsi de suite. Comme si tu étais éternelle. L’idée que tu disparaisses ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Que je me sens démunie aujourd’hui…
Cette épreuve m’aura au moins permis de faire un stop et de me poser les questions sur ce qui vaut la peine d’être vécu. Vous qui me lisez, et avez peut-être la chance d’avoir des êtres chers en vie, ne remettez pas à demain, les moments que vous pouvez partager avec eux. Le reste peut attendre. Le temps que nous offrons est le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu’un qu’on aime. Ce cadeau est exceptionnel car il nous profite à nous aussi.
« Il n’y a aucun remède contre la naissance et la mort, sinon de profiter de la période qui les sépare. »
Georges Santayana
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